Envoyé via carte T

Merci de m’envoyer (par mail) des infos sur cette usine d’hydrogène :

  • Quel en sera le process ?
  • Quelles sources et ressources donnera-t-elle ?
  • Comment sera utilisé l’hydrogène ?

Si c’est pour fabriquer de l’électricité et la remettre dans le réseau RTE, c’est idiot. Si c’est pour faire fonctionner des piles à hydrogène pour batteries pour les camions et voitures ou moteurs divers, alors là oui !

Notre réponse :

L’hydrogène vert tient son appellation de son procédé de fabrication basé sur l’électrolyse de l’eau à partir d’électricité d’origine renouvelable. L’électrolyse permet de décomposer, sous l’effet d’un courant électrique, l’eau en hydrogène et en oxygène. Cette électrolyse se produit dans une cuve contenant un électrolyte, une substance permettant le passage de l’électricité (de l’eau avec de l’hydroxyde de potassium dans le cas de H2V). Elle se déroule à une température comprise entre 80 et 90°C et sous pression, à 30 bars. Deux électrodes (éléments solides qui peuvent conduire l’électricité) sont plongées dans cette substance et reliées à la source d’électricité. C’est au niveau des électrodes que se produisent les deux réactions nécessaires à l’électrolyse de l’eau :

  • l’anode, reliée à la borne positive, est le siège d’une réaction d’oxydation : l’eau est décomposée en oxygène gazeux et en ions hydrogène, qui se propagent dans l’électrolyte ;
  • la cathode, reliée à la borne négative, est le siège d’une réaction de réduction : les ions hydrogène présents dans l’électrolyte sont transformés en hydrogène gazeux.

L’électrolyse de l’eau conduit ainsi à la formation d’hydrogène et d’oxygène. En parallèle de l’hydrogène, la valorisation de l’oxygène et la chaleur produits n’est pas prévue à ce jour.

Le schéma ci-dessous illustre ce procédé, tout comme la vidéo consultable sur le site internet.

La valorisation de l’oxygène est à l’étude : des discussions ont été engagées avec des industriels intéressés. Pour l’instant l’oxygène serait rejeté directement dans l’atmosphère par des évents. H2V est prêt à étudier toute option de valorisation de cet oxygène dans l’économie circulaire (industrie, aquaculture…).

Les possibilités d’utilisation de la chaleur produite n’ont pas encore été identifiées mais le développement de Port-Jérôme et la proximité d’autres industries pourraient ouvrir des opportunités. Cependant la chaleur produite n’excède pas 60°C, les usages possibles sont donc limités (température insuffisante pour les réseaux de chaleur par exemple). Ce point sera cependant étudié puisque H2V vise l’exemplarité de son projet, y compris celle des bâtiments.

L’hydrogène vert produit serait destiné à la consommation des industriels qui utilisent aujourd’hui de l’hydrogène gris, fabriqué à partir d’hydrocarbures, dans leurs procédés et souhaitent réduire leur bilan carbone. Environ un million de tonnes d’hydrogène est aujourd’hui fabriqué et consommé en France, majoritairement pour des usages industriels dans la chimie ou le raffinage (fabrication d’ammoniac, désulfuration des carburants, …). La région du Havre, de Port-Jérôme et de Rouen correspond à environ un tiers de la consommation nationale et pourrait donc largement absorber la production de l’usine H2V NORMANDY (28 000 tonnes d’hydrogène par an à partir de 2023/2024). H2V ne prévoit pas à ce jour de débouché de l’hydrogène dans le domaine de la mobilité pour son usine : en effet, les volumes d’hydrogène aujourd’hui consommés pour la mobilité restent faibles, et ne permettraient pas d’évacuer toute la production d’une usine comme celle d’H2V. Il n’est donc pas prévu pour l’instant d’alimenter de piles à hydrogène pour véhicules. Toutefois, H2V reste très attentif et ouvert aux développements et expérimentations en cours dans ce domaine, et pourrait envisager d’autres débouchés dans un second temps.