Posté le : lundi 7 octobre 18:11

La société H2V est une société privée, subventionnée par de l’argent public. L’hydrogène produit sera injecté dans le réseau d’hydrogène de Port-Jérôme.
Quelques questions :
Quelle est l’origine de l’électricité nécessaire à l’électrolyse ? Verte je suppose. Quelle est la consommation d’électricité par tonne d’hydrogène produite ? Combien y a t-il de consommateurs d’hydrogène connectés au réseau, pouvez-vous en donner les noms ?
Étant injecté dans le réseau, la consommation d’hydrogène vert sera donc obligatoire pour qui en consomme. Quel sera l’impact du projet sur le coût de la tonne d’hydrogène achetée par les consommateurs (en fourchette de % pas trop large s’il vous plaît) ?

Merci pour vos réponses

Notre réponse :

Nous vous remercions pour votre intérêt et pour votre participation à la concertation.

La société H2V

H2V est une société française dont les actionnaires sont le groupe SAMFI INVEST (société indépendante basée en Normandie qui investit notamment dans les énergies renouvelables) et FONVERT (société holding française basée dans la Drôme, propriétaire de droits de sociétés de production d’énergies renouvelables et d’hydrogène par électrolyse de l’eau). H2V finance la totalité du développement de ses usines en France sur fonds privés.

L’origine de l’électricité et sa consommation

H2V s’est engagé à acheter, auprès de son fournisseur, une électricité 100% renouvelable via le mécanisme des garanties d’origine. Ces certificats seront attribués dans le cadre légal de l’application en 2021 de la directive européenne du 11 décembre 2018. La fourniture d’électricité pour alimenter l’usine H2V Normandy fera ainsi l’objet d’appels d’offres auprès des fournisseurs d’électricité renouvelable.

Sur une année de fonctionnement (hypothèse de 7 500 heures), les deux unités de production consommeraient environ 1 500 GWh d’électricité pour produire 28 000 tonnes d’hydrogène, soit 53,5 MWh d’électricité par tonne d’hydrogène.

Les consommateurs d’hydrogène

Environ un million de tonnes d’hydrogène est aujourd’hui fabriqué et consommé en France chaque année. La région du Havre, de Port-Jérôme et de Rouen correspond à environ un tiers de cette consommation, essentiellement en hydrogène gris (produit à partir d’hydrocarbures) ou bleu (produit à partir d’hydrocarbures avec capture et stockage de CO2). Sur la zone de Port-Jérôme et ses environs, les industriels utilisant de l’hydrogène sont principalement des acteurs de la pétrochimie (raffineries) ou de la chimie (production d’engrais, chimie fine). Ils sont connectés à un réseau d’hydrogène local qui est privé ou livrés par camion. De fait, leur liste n’est pas connue publiquement et ne peut pas être partagée.

La production par H2V de 28 000 tonnes par an d’hydrogène vert ne viendrait remplacer qu’une partie de l’hydrogène gris consommé localement. La production de l’usine H2V Normandy sera injectée dans le réseau d’hydrogène local, à destination des industriels qui souhaiteront réduire leur bilan carbone en utilisant de l’hydrogène vert. L’appellation « vert » ou « gris » ou « bleu », pour désigner l’hydrogène, renseigne uniquement sur le mode de production de la molécule : il n’y a pas de différence de propriétés entre l’hydrogène gris et l’hydrogène vert.

L’hydrogène ne sera pas injecté dans le réseau de gaz naturel des consommateurs particuliers. Il n’y aura pas d’obligation à consommer de l’hydrogène vert.

Le prix de l’hydrogène vert

Le prix de l’hydrogène vert est aujourd’hui compris entre 4 et 6 euros par kilogramme, contre 1,5 à 2 euros par kilogramme pour l’hydrogène gris. H2V a l’ambition de faire des économies d’échelle afin de faire baisser le prix de l’hydrogène vert.

Dans un premier temps, la loi énergie climat prévoit la mise en place d’un mécanisme de soutien financier de l’hydrogène vert. Il n’est donc pas établi que seuls les industriels consommateurs d’hydrogène supporteront le surcoût de l’hydrogène vert.

A l’horizon 2028, l’hydrogène vert pourrait atteindre un prix de 2 à 3 euros par kilogramme et être donc compétitif. La filière hydrogène profiterait ainsi de soutiens économiques jusqu’au démarrage d’une production de masse, ce qui permettrait la création d’une nouvelle filière industrielle créatrice d’emplois.